Cinq questions à Maîtresse Saylie
Entrevue numéro 1 : le suivi des soumis par Maîtresse Saylie
Hercule Doré arrive au boudoir et me ravit d’un baise-main. Ce n’est pas l’un de mes soumis, mais faut-il nécessairement jouer ce rôle pour faire preuve de galanterie ? Je suis ravie de constater qu’il existe encore des gentlemen, aux yeux de qui, aux gestes de qui les bonnes manières ne se sont pas perdues.
Il s’apprête à me poser cinq questions. C’est un journaliste célèbre, dont vous ne connaîtrez pas le vrai nom… Je l’ai choisi pour sa démarche sincère, curieuse sans être vicieuse. Il m’a choisie car il m’a trouvée, je cite, « fascinante » ; aussi car le BDSM pique sa curiosité depuis longtemps, mais qu’il n’en avait jamais exploré les arcanes jusqu’à maintenant.
Nous avons décidé de publier une série d’interviews. Je préfère les appeler entrevues, au demeurant ; la manière dont on le dit en français est plus charmante.
Comme vous le constaterez, chaque entrevue se consacre à un sujet en particulier. Avec la complicité de ce professionnel exceptionnel, je vous invite au sein d’un univers où cérébralité, sensualité et autorité se conjuguent…
Voici la première série de questions. Elle concerne le suivi des soumis. L’un de mes aspects favoris…
Qu’est-ce que le suivi des soumis en BDSM ?
Je ne parlerai pas pour les autres dominas, mais dans le cadre de mon fonctionnement, il s’agit de voir un mâle-aimé, mâle-mené, comme j’aime à les appeler, plusieurs fois. Ce n’est pas un « suivi » dans le sens thérapeutique du terme ; c’est une prolongation du jeu, par téléphone ou directement sur les lieux. Bien sûr, cela implique certaines limites. Elles sont clairement fixées dès la première rencontre.
Grâce au suivi, je peux nuancer la soumission, parfois jusqu’à une forme de complicité, d’entente respectueuse. Lorsqu’il faut faire preuve de fermeté, je n’hésite pas à me montrer exigeante, intransigeante, il va sans dire. Mais le respect reste une valeur fondamentale.
Est-ce que le suivi est obligatoire ?
Non. Je n’impose jamais de suivi. Il en va de même concernant le timing : les rencontres au donjon ont parfois lieu tous les six mois, tous les ans… ou un peu plus fréquemment. Sachant que je me suis fixé une règle d’or : jamais je ne relance les soumis directement. C’est à eux de me contacter s’ils souhaitent poursuivre nos jeux. Je réponds volontiers, mais ne vais pas les « chercher ».
Il y a une vraie réflexion qui sous-tend cette décision. Je ne veux pas que les limites soient brouillées. Il est important de ne pas franchir la frontière entre la vie quotidienne et la sphère consacrée aux moments scénarisés, érotisés.
Le suivi des soumis a-t-il lieu uniquement dans le cadre des pratiques BDSM ?
En effet, de manière générale, le suivi a lieu dans le cadre des rencontres BDSM et via certains échanges au téléphone. Il invite à une fantasmagorie particulière, loin de la routine.
Il m’arrive de déroger à ce principe si les circonstances l’exigent. Par exemple, si durant les jeux d’impact, les moments de dévotion ou toute forme de pratique je remarque une posture inquiétante, en tout cas préoccupante, je me permettrai d’en toucher un mot. Je ne suis pas doctoresse, certes, mais je suis attentive à de nombreux détails. Je partage ainsi mes observations ; puis la personne en fait ce qu’elle veut.
Si je sens une détresse prononcée, si le lâcher-prise prend des proportions démesurées jusqu’à provoquer des flots de larmes, il m’arrive d’inviter mon jouet à s’épancher. Cela n’est jamais une nécessité : il peut aussi décider de ne rien raconter. Oui, je suis me montrer intransigeante, stricte, mais je respecte la vie privée.
À ce sujet, je n’interagis jamais avec les proches, les amis, même si une requête est formulée dans ce sens. Je ne peux pas prendre ce genre de responsabilités.
Que préférez-vous : les rencontres uniques, ou le suivi ?
Le suivi, assurément. C’est une formule que j’apprécie pleinement. Une relation entre la maîtresse et son soumis prend plus de sens, m’est avis, quand elle se répartir sur plusieurs « épisodes ». Puisque les dominatrices construisent un monde à part, où la sexualité prend des tours inédits, il y a beaucoup de pistes à explorer. Une seule session ne suffit pas à tout expérimenter. Inutile de le préciser : c’est tout à fait évident lors d’un jeu sur le long terme impliquant la cage de chasteté.
J’ajouterais que mon style, axé sur la conversation, sur une certaine intellectualisation, connaît une bonification au fil du temps. Plus l’on connaît l’autre, même si c’est dans un cadre spécifique, plus les variations, les surprises se chargent de sens et ravissent les sens.
Je poserai cette question pour chaque entrevue : avez-vous quelque chose à ajouter ?
Oui, j’aimerais conclure par une remarque essentielle. La discrétion n’est jamais en option. Si d’aventure je croise l’un de mes habitués dans la rue, je ne réagirai pas une seconde. Jamais je ne révèle le moindre fantasme, le moindre nom. Un lien de confiance s’établit, sans exception.
J’invite tous ceux qui nous lisent à me contacter s’ils souhaitent savourer les délices du sado-masochisme. Bien que je sois friande d’un suivi, pour toutes les raisons que je viens de mettre en avant… les intéressés ne doivent pas considérer leur première venue comme un engagement.
Cela étant dit, je me réserve le droit de sélectionner. Je n’apprécie ni la vulgarité, ni la lâcheté. Les mots comme « chatte » ou « salope » n’ont rien à faire dans nos conversations. J’attends une véritable dévotion, un esprit de vénération. Jusqu’à l’offrande, véritable signe de reconnaissance.
Pour en savoir plus, il suffit de m’envoyer un message ou de m’appeler. J’étudie chaque demande, et décide ou non de donner suite.
Une chose est sûre : toute rencontre avec Maîtresse Saylie est unique, même dans le cadre d’un suivi. Je tiens à attiser la curiosité, à ne jamais laisser l’ennui s’installer. Tant que le dominé est prêt à obéir, à s’exécuter… c’est un univers de plaisirs dont il pourra se délecter.