Maîtresse Saylie

Cinq questions à Maîtresse Saylie 

Entrevue numéro 3 : le travail du sexe, des bourses à l’urètre

Je m’apprête à aborder un sujet particulièrement… explicite avec Hercule Doré, pour cette entrevue. Toutefois, je sais pouvoir compter sur son professionnalisme absolu. C’est un vrai journaliste, rigoureux et consciencieux, opérant toutes les distinctions nécessaires avec précaution. 
Ce sujet, donc, c’est le travail du sexe. Plus précisément celui du pénis. 
Mon interlocuteur s’assied après l’incontournable baise-main, et entame sa série de questions. En voici, comme d’habitude, une restitution. Mes réponses te feront vivre, chère lectrice, cher lecteur, une nouvelle percée dans l’univers érotique et feutré de mon donjon.

Lors de vos posts sur les réseaux sociaux, vous dites « travail du sexe » de vos soumis. Qu’est-ce que cela signifie ?

Je vais être un peu crue par moment, et je vous prie de m’en excuser. Il m’est, néanmoins, indispensable d’opérer quelques distinctions. 
Par travail du sexe, j’entends le travail du pénis, et donc de l’organe génital masculin dans son ensemble. Les testicules, la verge, le gland et ses différentes parties… jusqu’à l’urètre, parfois (nous échangerons ultérieurement à propos des sondes urétrales).
Sachant qu’évidemment, cette pratique n’équivaut pas aux « branlettes » classiques. Il subsiste, et c’est systématique lors de mes séances, une dimension ludique. Je joue avec le sexe, ses points sensibles, ses aspérités. Mon expérience me permet d’identifier certaines récurrences. Puis il y a les spécificités de chacun. 

BDSM CBT

Une chose est certaine : le plaisir n’est point donné ou éprouvé « facilement ». Mes dominés doivent, paradoxalement, se préparer à la surprise. Toujours en respectant le cadre du contrat d’appartenance, je manipule le phallus avec malice, astuce, en titillant l’imaginaire… et les parties Rire.

BDSM CBT Cock ring

Pouvez-vous nous livrer quelques exemples de ces jeux relatifs au pénis ?

Avec joie. Les dominatrices disposent d’un vaste attirail d’instruments et d’accessoires en tous genres. Certains sont fondamentalement voués aux pratiques sexuelles. D’autres sont « détournés », en respectant des principes stricts de sécurité. 
Le cockring compte parmi les sextoys connus et appréciés. Ces objets se placent à la base de la verge et ressemblent, comme leur nom (anglophone) l’indique, à un anneau. Leurs applications sont très variées. Parfois en plastique, en métal ou en cuir, leur fonction principale consiste à bloquer une partie de l’afflux sanguin, afin de préserver la fermeté de la verge. Il devient plus facile de travailler certaines zones, justement, l’érection était bien maintenue.

J’aimerais également mentionner la roulette de Wartenberg. À l’origine, c’est un outil chirurgical. Avec ses roues dentées, ses petites pointes, elle m’aide à déterminer la sensibilité, ou plutôt ses sensibilités. On retrouve l’inénarrable fantasme consistant à jouer « au docteur », ici à la la doctoresse, à la maîtresse sondant la peau, les veinures, les creux avec habileté. 

Le BDSM ne portant pas son « B » au hasard, il m’arrive d’inclure quelques moments de bondage au travail du pénis. J’encorde le nœud, si j’ose dire, sans jamais compromettre la sécurité ou l’intégrité de celui qui se dévoue.   

J’aimerais justement rebondir sur ce point. Pouvez-vous garantir une sécurité optimale, quelle que soit l’activité ?

Absolument. Et c’est très important. Il y a une différence entre provoquer une douleur délicieuse, libératrice… et blesser. C’est une frontière que je ne franchirai jamais. Sans quoi non seulement je serais dans l’illégalité, mais le jeu perdrait aussi toute sa volupté. 
En amont, avec mes petits jouets dociles, nous mettons en place certaines règles et limites. Il y a le fameux safe word, qui aide à quitter l’univers fantasmagorique si nécessaire. Je suis heureuse que vous insistiez sur la question, Monsieur Doré, car elle est cruciale. Vitale. 
Sachez que je suis connue pour mon sens du détail. Pour mon attention soutenue. Si je remarque une difficulté respiratoire, une gêne excessive… je cesse. Manu militari. 
Oh, et je suis intransigeante en ce qui concerne l’hygiène. Tout ce que je mets à contribution fait l’objet d’un soin méticuleux. 

 

BDSM CBT
BDSM Domination Paris Maitresse

Le travail du pénis est-il forcément suivi par une éjaculation ?

Non, car je préfère éviter les « forcément » Sourire tendre. Ils installeraient une routine ennuyeuse. Naturellement (et c’est le cas de le dire), il arrive qu’un homme jouisse sur le plan pénien. Lorsque je fais tourner la roue, lorsque je pince certains pans de peau… il éprouve des sensations inédites, qui peuvent mener à certaines réactions. 
Pour autant, il ne s’agit pas d’un « but ». Encore moins d’une fin. Une dominatrice met à mâle les codes guindés de la pornographie. L’esprit se délecte avant le corps, parfois davantage que lui. Tout se veut cérébral, sans précipitation, sans coches à remplir. J’accueille les fétichismes des soumis ; en revanche, il n’y a pas de cahier des charges à remplir.

Arrive la question classique : avez-vous quelque chose à ajouter ?

Oui. J’aimerais mettre en exergue le côté très créatif du BDSM. Inventif, par là-même. Celui qui m’a inspirée durant toute la rédaction de mon roman, Dom’innée.  
Au fil des séances, mon imagination entre en scène, évidemment, ainsi que celle des dominés. Elle va jusqu’à se matérialiser, en ce qui me concerne, via Les jouets de la marquise. J’ai conceptualisé des sextoys en bois, notamment un plug et une règle de correction. 
Quand arrive le travail du pénis, je puise dans le génie des marques les plus fiables lorsque je m’équipe. Il y a ces anneaux péniens très amusants en forme de parachute, petits trésors d’inventivité. J’adore, en outre, manipuler des poids pour les testicules. Les balls stretchers mettent en évidence le scrotum. On a comme l’impression que les deux parties du pénis se séparent.
Je le répète et ne le répéterai jamais assez : le BDSM est un jeu. Ici, en l’occurrence, on joue avec les effets visuels, les nuances sensorielles… sans oublier l’éminente dimension psychologique. En tant que dominatrice, je deviens la gardienne sévère de la virilité. C’est excellent pour le lâcher-prise. Vraiment. Sous mes ordres, sous mon contrôle, ils n’ont plus à « bander » pour « prouver ». Ils sont là pour éprouver.