Le tease and denial, c’est quoi ? Quand vibrent les cordes de l’excitation
Tu as déjà entendu parler du tease and denial, et tu en cherches une définition ?
Comme toujours, je ne suis pas là pour te livrer la réponse sur un plateau. Car cette pratique sexuelle, ou du moins cette manière de rythme l’acter, résiste aux délimitations faciles.
Ceux qui ont déjà vécu une rencontre BDSM avec moi le savent, au demeurant : je n’aime pas les raccourcis. Encore moins la routine.
Et justement, le tease and denial permet de déconstruire la dimension frénétique que notre société confère à la sexualité. Il donne une coloration nouvelle à l’acte charnel sous toutes ses formes.
Encore faut-il en connaître l’existence… et les secrets.
Je t’en livre un aperçu dès maintenant.
Une pratique qui prend à contre-pied la boulimie orgasmique
On dit souvent que la masturbation est bonne pour la santé. Dans un sens, c’est vrai. Les clichés qui entachent l’onanisme depuis des siècles font écho à un certain moralisme hypocrite.
Attention, cela dit : je t’invite à distinguer masturbation et branlette. La nuance sémantique n’est pas officielle. Pour autant, elle me paraît très pertinente.
Parce que le mot « branlette » suppose un diminutif. Comme lorsqu’on dit une « supérette » pour un petit supermarché. Ou une « maisonnette » quand l’édifice ne se révèle pas bien haut.
Beaucoup trop d’hommes, par frustration, par habitude, cherchent à se « vider les couilles ». L’orgasme, petite mort de toutes les convoitises, apparaît comme le seul objectif à viser. Chez certains individus, cela tient presque d’une course contre la montre.
Je ne suis pas là pour juger cette précipitation. Après tout, elle reflète la dynamique que les médias promeuvent au quotidien. Le voyage, le shopping, le repas : tout doit être fast, entraînant une satisfaction immédiate. La pulsion prend le pas sur l’émotion.
Nul mépris de ma part, donc, mais je ne reste pas indifférente à ces tendances pour autant.
Car même si l’acte masturbatoire n’est pas nocif en soi, certains s’y adonnent sans grâce, ne comptant que sur une stimulation mécanique. Et on s’éloigne là de la vraie jouissance. Un accomplissement éclair, presque factice, lui vole sa place.
Le désir part en fumée…
Tease and Denial : le retour d’un désir déchu
En latin, car j’aime parfois invoquer les étymologies, le désir renvoie à l’idée de regret.
Pour reprendre les explications du Wiktionnaire :
« Désir, du latin desiderare, « regretter l’absence de quelqu’un ou quelque chose », dérivé [lui-même] de « sidus, sideris (« constellation, étoile ») : dans la langue des augures ou des marins, constater l’absence d’un astre signifiait déception, regret, au contraire de considerare, constater sa présence »
Voilà où réside toute la quintessence du Tease and Denial.
Il s’agit de jouer avec l’absence. De faire miroiter le frisson, le plaisir, l’orgasme… puis d’interrompre la stimulation avant le point de non-retour. Il existe d’ailleurs une variante pratiquée lors des plaisirs solitaires : le stop and go.
Dans le cadre de mes séances BDSM, en tout cas, je prends grand plaisir à varier les vitesses d’une fucking machine lorsque je pénètre l’un de mes soumis. Une fois qu’il a accompli son lâcher-prise, qu’il se sent et se montre prêt pour le plaisir anal…
… il serait bien regrettable de lui en faire offrande sans détour.
Je me délecte de ces moments où mon petit jouet couine, baisé par la machine, manifestement près d’un paroxysme libérateur, d’un régal prostatique…
Je me réjouis de cet instant suspendu où, sans nul doute face à l’étoile, celle qui brille au cœur du septième ciel, le sodomisé se retrouve brutalement privé du coït.
De la torture, dis-tu ? Oui, on peut utiliser ce terme. Mais c’est justement cette torture qui fait brûler d’abondant délices…
Les vertus de la patience ; la jouissance pour récompense
Patience et longueur de temps font plus que force, ni que rage.
Jean de la Fontaine ne parlait pas spécifiquement de sexe à travers ces quelques mots. La puissance universelle de son génie proverbial permet toutefois de nouer un lien entre cette vérité générale… et le rythme du Tease and Denial.
On pourrait penser que l’esprit se satisfait de tout obtenir tout de suite.
Il n’en est rien. D’une personne à l’autre, on observe des variations, évidemment. Pour autant, la jouissance facile n’est pas connue pour repaître sur le long terme. Car le plaisir se veut cérébral avant tout. La stimulation physique n’est qu’une « voie d’accès », et encore : certains afficionados de l’auto-érotisme parviennent au sommet sans le moindre contact. Sans jouet. Sans les mains. Sans pénétration.
Pour flatter son imaginaire, renouveler ses fantasmes, apprendre à gérer ses frustrations, rien ne vaut donc un rythme surprenant.
Tu pensais que j’allais utiliser ce gode-ceinture jusqu’à ce que tu jouisses ?
Arrête de penser. C’est moi qui décide. C’est toi qui subis. En te laissant guider, faire, en subissant… tu n’en ressentiras que plus complètement l’orgasme et ses trésors le moment venu.
Le Tease and Denial : la nuance pour brûlot du plaisir sexuel
Si tu oses me contacter, ne t’imagine pas que je t’emmènerai jusqu’à une machine ou que je me munirai d’un gode-ceinture dès ton arrivée.
Car le déni peut commencer très tôt. Car l’attente, ton attente risque d’être longue.
Et alors ? Mon donjon n’a rien d’un fast-food. Tu n’es pas là pour te gaver, pour te soulager de manière expéditive.
J’accorde une place essentielle à la nuance. Le plaisir emprunte des voies si variées, lorsqu’on le laisse s’acheminer sans forcer. Créer le désir, le « titiller », le chatouiller, rendre fou, folle, éloigner l’étoile, la rapprocher puis l’envoyer loin encore… voilà de quoi chambouler sa vision guindée de la sexualité.
Alors, es-tu prêt(e) à sortir de ta zone de confort ?
Si tel est le cas, compose donc mon numéro.
Et prépare-toi à découvrir un tout autre univers. Celui où les astres ne se décroche qu’avec docilité. Obédience. Servilité.
Celui où ton plaisir est mien.
