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Le « social time » lors des séances avec une domina, c’est quoi ?

Qu’est-ce que le « social time » lors des rencontres BDSM avec une dominatrice professionnelle ? Dans les lignes à venir, je vais en délivrer une définition claire et précise. Ainsi, tu comprendras les raisons, les motivations qui ont donné naissance à ce concept.

Le social time : qu’est-ce que c’est ?

Derrière l’expression « social time », on retrouve deux étapes. Deux moments qui devraient ponctuer chaque rencontre avec une domina. Chacune d’entre elles vise à poser un cadre, un contexte aux jeux. Il s’agit de…
L’accueil
Le dominé arrive, témoigne de sa dévotion (le plus souvent par un baise-mains) et suit le rituel choisi par sa maîtresse. C’est le temps d’échanger ; de converser en amont des pratiques BDSM elles-mêmes.

Cette phase introductive compte beaucoup lors d’une première séance. Elle contribue à poser un cadre, notamment via le précieux contrat d’appartenance. Les nouveaux-venus expriment leur rapport au sado-masochisme, leurs désirs… aussi et surtout leurs limites.

Quand les partenaires de jeu se connaissent déjà, le préambule invite à « donner des nouvelles » (sans nécessairement révéler les détails de sa vie privée), à faire le point sur certaines questions.

social time avec une domina

Par exemple, si le soumis porte une cage de chasteté, voilà l’occasion d’évaluer sa résilience. A-t-il été tenté de demander la clé ? Des pulsions se sont-elles manifestées ?
Je tiens à insister sur la dimension humaine du BDSM, justement. Les fessées, les coups de fouet, l’utilisation du martinet ou de la pince à tétons… tout ceci implique un consentement absolu. Il est essentiel de donner du sens aux jeux – s’ils sont impersonnels et inquiétants, on sort du cadre fantasmagorique.

Le feedback
Cette conclusion survient, selon les préférences de chacun, directement après la séance… ou « à tête reposée », par téléphone, ultérieurement. Les dominés sont invités à décrire leurs ressentis, leurs impressions. Certaines sensibilités se manifestent au fil des rencontres ; le feedback permet de les mentionner.
Là encore, je suis convaincu que cet épilogue compte. Il facilite, entre autres, les transitions entre deux rendez-vous. Il crée un espace de parole spécifique, non scénarisé. Ce qui ne doit évidemment jamais t’autoriser à tutoyer ou à faire preuve de goujaterie. Même après le cœur du rendez-vous, tu dois cultiver la révérence et la galanterie.

Le social time : une notion imparfaite selon moi

Nous vivons dans une société parfaitement consumériste, comme tu le sais. Tout se calcule, se rentabilise, se mesure. Voilà pourquoi le social time, conceptuellement, me gêne un peu.
Naturellement, sur le fond, cela correspond à mes valeurs. À mes convictions. Mon donjon n’est pas une station-service où il suffit d’appuyer sur des boutons pour obtenir satisfaction. Je tiens absolument à tisser ce lien social, justement, qui donne une coloration authentique à ces rendez-vous.
Là où je suis plus empruntée, c’est face à cette recherche de rationalisation tous azimuts, typique de l’époque actuelle. L’appellation « social time » elle-même m’interroge. Cela voudrait-il dire que le reste se déroule en dehors de toute sociabilité ?

Il y a quelque chose de très programmatique dans cette désignation. Pour ma part, je serais ravie de ne pas avoir à compter les minutes consacrées aux dominés. Ou en tout cas, d’abolir ces frontières trop rigides, donnant l’impression que les plaisirs sont minutés.
Nonobstant, je dois reconnaître quelques atouts au social time.

Quels sont les avantages du social time ?

Idéalement, nos entrevues placées sous le signe de l’autorité et de la cérébralité… ne devraient pas être entachées par un timing. Je me permets d’ailleurs quelques libertés ; comme évoqué ci-dessus, je n’impose pas le retour dès que les jeux sont terminés. La discussion « post-séance » est envisageable plus tard. Dans ce cas, c’est le soumis qui me contact grâce au numéro de téléphone dédié. Jamais je ne prendrai l’initiative de te contacter – je tiens à respecter ta sphère privée.
Je prône une certaine flexibilité, donc. Je n’en reconnais pas moins les vertus du social time :

  • Grâce à ce cadre répandu chez les dominatrices expertes, il est plus facile de trouver un équilibre entre l’univers fantasmagorique des séances… et la réalité. Cela crée une bulle ; une bulle qui risque moins de déborder sur le reste de la journée.
  • Je dois composer avec les contraintes d’une location à l’heure. Aussi, je sais que mes partenaires de jeux ont des obligations. Le social time aide à se repérer et à éviter les complications logistiques.
  • Par sa simple existence, le social time rappelle l’importance de la conversation. Une approche trop brutale nuit à la qualité d’une session.

Le social time : ce qu’il faut retenir

Si le social-time me fait froncer les sourcils, c’est sans doute parce qu’il rappelle la course effrénée dans laquelle nous sommes toutes/tous embarqués. Les emplois du temps sont si engoncés que la sociabilité devient une variable à ajuster.
Cela étant dit, si l’on voit les choses du bon côté, ce concept témoigne d’une sensibilité. La sensibilité de ma sororité en ce qui concerne le côté humain des séances au boudoir ou au donjon. N’en déplaise aux plus cyniques : le sado-masochisme ne s’arrête pas à des clichés pornographiques. Au-delà du sexe, de la masturbation, de la pénétration… il y a de la place pour les individus et leurs émotions.
Sachant que, bien sûr, si tu manques à ton devoir… tout cela ne m’empêchera pas de t’infliger une bonne correction.
Tu imagines vivre ces échanges « sur le terrain », dans mon donjon du Ve arrondissement parisien ? Je réponds aux demandes avec plaisir. Tant qu’elles sont respectueuses, intelligentes et inspirées ; il va sans dire. Maîtresse Saylie aime prendre son temps ; elle ne le perd pas pour autant.