Aux Goûters de Ness Harper
Témoignage BDSM : une immersion au cœur de la soumission
Pour ceux qui souhaitent comprendre les nuances et l’intensité du monde BDSM, les mots d’un soumis valent parfois plus que de longs discours. À travers ce témoignage, plongez dans l’intimité d’un instant partagé, vécu sous le regard bienveillant mais exigeant de Maîtresse Saylie. Chaque détail de cette expérience unique, où la soumission et le désir s’entremêlent, nous rappelle que le BDSM est bien plus qu’un jeu : c’est une exploration profonde de soi, un voyage guidé par des limites repoussées et la satisfaction de plaire.Enfin ! Me voici à Paris dans le seul but d’accompagner Maîtresse Saylie dans le cadre d’un
évènement qui se déroule chaque semaine au Pandora : les Goûters du Divin Marquis de Ness
Harper. Pour la première fois, je serai son soumis en public, une perspective hautement excitante. Je
me présente à l’heure convenue devant le temple privé de ma déesse, à l’intérieur duquel elle
m’introduit afin de me préparer à l’après-midi à venir.
Elle me fait entièrement déshabiller, puis je m’agenouille devant elle, habité d’une ferveur
exacerbée par la longue attente de ce moment.
— Maîtresse, accepterez-vous mes modestes offrandes ?
Maîtresse acquiesce silencieusement. Je vais chercher les cadeaux, choisis avec soin pour
m’assurer de son plaisir. Elle les accueille gracieusement et me demande de me relever.
— Cet après-midi, tu vas porter une cage de chasteté. Approche.
J’obéis instantanément et me positionne les jambes écartées devant Lady Saylie. Elle sort l’objet
redouté de son sac à malice, enfile la prison miniature autour de ma verge, puis encercle mes
couilles d’un anneau métallique. Elle verrouille le tout à l’aide d’un minuscule cadenas dont elle
range la clé. Voici mon désir en cage, sous son contrôle.
Je peux me rhabiller.
— Nous sommes prêts. En route !
— Oui Maîtresse.
— Tu répondras au nom de Majordome.
J’acquiesce d’un bref hochement de tête et la suis dans la rue.
Le trajet vers le club Pandora nous laisse le temps de converser de choses et d’autres, en civils
anonymes, un agrément supplémentaire dont je savoure chaque instant. L’esprit polarisé par la
pensée de revoir Maîtresse Saylie après plusieurs mois de privation, j’ai oublié de me désaltérer
depuis ce matin. « Il y aura un bar où nous allons ?
— Oui, bien sûr. Tu as soif ?
— Oh oui, je suis littéralement desséché ! » Maîtresse sourit. Le voyage se poursuit en silence.
J’ai le temps de réfléchir au nom qu’elle m’a donné, Majordome, et à toutes ses implications.
Les majordomes se distinguent par leur dévouement, leur abnégation, l’acceptation
d’obtempérer à toutes les demandes formulées par leurs maîtres, sans interrogations ni hésitations.
Maîtresse Saylie ne pouvait me choisir de meilleur nom. Je n’ai qu’une envie, celle de satisfaire
tous ses désirs de la plus prompte manière qui soit. Merci Maîtresse, pour le privilège de répondre à
toutes vos attentes et d’être aux petits soins pour vous. Cela me correspond si bien.
Le flux de mes pensées est soudain interrompu. Nous sommes arrivés.
Je ne m’attendais déjà pas à arriver devant un château, mais alors encore moins face à une porte
noire. Une véritable entrée de donjon ! J’emboîte le pas de Maîtresse et nous nous retrouvons à
l’intérieur, dans un hall, avec un vestiaire sur la gauche et un rideau pour nous préparer. Plusieurs
participants sont présents avec des tenues évoquant les pratiques de ce lieu de culte, où cuir noir et
tissus roses prédominent. J’hésite. Je ne sais pas trop ce que je dois faire. Je jette un regard
interrogateur à Maîtresse alors qu’elle s’apprête à se changer.
Elle me toise, impassible. « Tu es nu. Tu donnes tout au vestiaire. » Elle disparaît derrière le
rideau.
Je reste une seconde stupéfait. Pendant ce bref instant, le souffle coupé, j’observe mes voisins,
la plupart en tenue légère, mais avec une couverture minimale.
C’est comme si l’ombre prenait
forme, se cristallisait autour de moi, avec toutes ses incertitudes. Je me resaisis. Ce n’est pas le
moment de faillir ni de défaillir. Mon nom, mon rôle me reviennent à l’esprit et je m’exécute.
Chaussures, chaussettes, pull et chemise valsent avant de retomber à mes pieds. Une fois le pantalon
ôté, je ne suis plus vêtu que de ma cage et me sens encore plus nu que si je l’étais entièrement. Qui
est plus vulnérable que moi, dans ce hall ? La cage a quand même un mérite, celui de contenir une
excitation devenue irrésistible
Je me place dans queue, file d’attente pour déposer mes habits au vestiaire. La porte d’entrée
s’ouvre à toute volée. Un nouveau participant s’invite à la fête, mais soudain il hésite, cherche
quelque chose dans la poche de sa veste, puis de son pantalon. Va-t-il se décider à refermer derrière
lui ? Ne pourrait-il donc pas vérifier ses affaires une fois dans le hall ? Un couple de passants, attiré
par l’aura dégagée par ce lieu magique, laisse libre cours à sa curiosité et vient observer la scène qui
se déroule à l’intérieur. Leurs deux paires d’yeux sont polarisées comme des aimants sur le
spectacle que je leur offre. Ils s’approchent encore davantage, jusqu’au seuil, la bouche grande
ouverte, leurs gobilles qui s’arrondissent, qui leur sortent presque de la tête, le regard pointé sur
mon seul vêtement et ce qu’il contient. Je me sens livré aux appétits d’inconnus qui fantasment sur
ce qu’ils pourraient me faire. Un autre visiteur fait son entrée et referme brusquement la porte, à
mon grand soulagement. Je me retourne au son d’un rideau déplacé derrière moi et Maîtresse Saylie
apparaît, rayonnante dans une magnifique robe rose pour Octobre Rose. Elle dissipe toute cette
ombre qui s’était formée autour de moi et qui s’évapore comme brume au soleil. Je ne crains plus
rien.
Je transmets mes affaires au vestiaire. Maîtresse m’ajuste un collier autour du cou qu’elle relie à
une chaîne. Elle me dirige vers la porte, la vraie, celle qui donne accès au temple des plaisirs. Nous
entrons dans cet univers que je vais découvrir pour la première fois.L’ambiance, chaleureuse, change du tout au tout au-delà de cette porte qui donne accès à une
grande salle au centre de laquelle se trouve une barre de pôle danse. À quelles pratiques la
destinent-ils dans un cadre BDSM ? J’imagine les usages possibles, une sorte de poteau de torture ?
Maîtresse me rappelle le rôle qu’elle que je dois tenir auprès d’elle. Elle me tend un volumineux
sac en cuir. « Je te confie mes affaires. Fais-y extrêmement attention. » Je réalise qu’il contient tout
l’équipement qu’elle a emporté avec elle pour agrémenter cet après-midi. Sans aucun doute, à
l’intérieur ont été accumulés, pendant des années, des jouets choisis avec le plus grand soin pour
son plaisir et celui de ses soumis. Il s’agit d’un véritable trésor. Je me sens très honoré d’être chargé
de le surveiller.
Le gosier de plus en plus sec, je repère le bar, sur la gauche, mais Maîtresse a aperçu deux
autres de ses connaissances, Thomas et TripleX, qu’elle rejoint sans délai à sa droite. Eux aussi sont
attachés avec un collier et une laisse identiques à ceux que je porte. Nous formons désormais un
formidable attelage qui attire l’attention des participants présents dans la salle. Lady Saylie semble
ravie.
Une Domina vient à notre rencontre. Après un bref échange, Lady Saylie attrape fermement nos
trois liens. « Maîtresse Thaïs va se joindre à nos jeux. » Elle entraîne son équipage de soumis vers
une pièce plus petite, plus intime, aux couleurs chaudes, pour ne pas dire torrides.
Vers le milieu repose une cage en fer, de la forme d’un cube d’environ un mètre de côté. Contre
l’un des murs, un pilori a été installé. Des bancs à l’aspect confortable sont disposés sur deux autres
pans de mur de la pièce.
Maîtresse détache ma laisse et déverrouille la cage. « Entre ! »
J’abandonne le précieux sac de Lady Saylie, me mets à quatre pattes et pénètre dedans. La porte
est refermée derrière moi et c’est accroupi dans cet espace réduit que je m’apprête à observer, en
spectateur, les évènements qui vont suivre. Au moins, dans cette prison miniature, je suis
provisoirement à l’abri des épreuves que mes deux compagnons d’infortune vont inévitablement
subir. Mais le scénario ne se déroule pas comme je l’avais prévu.
Lady Saylie approche de ma cage. « Je me souviens que tu as soif. Tu prends quelle
consommation ? »
J’oriente la tête vers le haut pour faire face à son visage, juste au-dessus de moi. « Un jus de
fruits sera parfait, Maîtresse. »
Thomas et TripleX vont chercher nos consommations, reviennent quelques instants plus tard et
les déposent sur une table basse. Ils se mettent à discuter tous les quatre en sirotant leurs boissons
pendant que je me dessèche dans ma prison. De temps en temps, l’une des deux Maîtresses jette un
coup d’œil dans ma direction, sans doute pour vérifier si je ne suis pas en train d’agoniser. J’en
profite alors pour lui signifier, par l’intermédiaire de paroles aussi respectueuses que possible, mon
besoin vital de me désaltérer. Elle se détourne aussitôt pour reprendre sa conversation. Mon jus de
fruits repose sur la table, juste hors de ma portée, comme un mirage en plein désert. Et je reste là de
longues minutes à les observer, les deux mains cramponnées aux barreaux, les yeux dans le vague,
la langue flétrie au point de me demander si elle ne va pas tomber telle une feuille morte, à espérer
un geste magnanime de leur part.
Sans qu’un quelconque évènement ait pu rendre la chose prévisible, Maîtresse Thaïs se tourne
soudainement vers moi, en adoptant un petit air moqueur. « Oh ! C’est vrai. On l’avait oublié. »
Comme si je m’étais miraculeusement rematérialisé après avoir disparu de son univers. Puis, elle
ajoute d’un ton compatissant : « Mais je me souviens ! Il a soif ! » Elle se lève, grimpe sur ma cage
et s’agenouille au-dessus de moi. Elle tend le bras en arrière pour recevoir mon verre de la main de
TripleX et en ingère une gorgée qu’elle conserve dans sa bouche. Ça y est, je viens de saisir son
intention. Je m’agrippe aux barreaux de la face supérieure de ma prison et ouvre grand les lèvres
juste en dessous de la sienne. Je pointe ma langue hors de ma cage. Après un moment de
concentration intense, Maîtresse Thaïs laisse échapper un fin jet liquide qui m’aboutit directement
dans le fond du gosier. Mes lèvres avides captent toute cette manne tombée du ciel, d’autant plus
que la bouche de Maîtresse Thaïs a distillé un nectar divin à partir du banal jus d’abricot qui m’avait
été servi. Oui, c’était divin Maîtresse Thaïs, le goût de votre nectar, la perfection de votre geste et
vous même tout simplement.
Ma soif est pourtant toujours aussi intense. Heureusement, Maîtresse Thaïs a absorbé une autre
gorgée de jus de fruits et je me prépare à recevoir une seconde fois cette source rafraîchissante. Elle
se concentre. J’attends. Le jet liquide sort de sa bouche, mais cette fois-ci il tombe en pluie sur le
haut de mon visage. À travers mes lunettes souillées de ce fluide trouble, je distingue sa moue
espiègle, puis son sourire moqueur. Quelques visiteurs sont entrés entretemps et ont bien apprécié
le spectacle. Personne ne rit, mais je vois bien que ma mésaventure a dû beaucoup les amuser. Ness
Harper, qui gère les Goûters du Divin Marquis, en a d’ailleurs profité pour immortaliser la scène.
Me voici revenu au point de départ de ma quête pour un rafraîchissement. Je n’en peux plus.
Maîtresse Saylie et Maîtresse Thaïs sont occupées à organiser la suite des évènements. Personne ne
me regarde. Mon verre a été déposé juste au bord de la table, au plus près de ma cage, comme une
tentation. Je devrais pouvoir m’en saisir. Sans doute a-t-il été laissé là pour cette raison. Je me
décide. Je glisse mon bras entre les barreaux et l’étire au maximum de mes possibilités, à m’en faire
mal à l’épaule. Rien à faire. Il doit manquer un ou deux centimètres. J’abandonne…
TripleX, qui a observé ma manœuvre, s’approche de la table. « Tiens, tu n’as pas encore pu
profiter de ta consommation. » Il me la tend et je m’empresse de m’en saisir, puis de la porter à mes
lèvres. Je lui rends grâce pour cet acte de bienveillance et engloutis le liquide en moins de temps
qu’il en faut pour le dire.
La voix de Maîtresse Saylie retentit presque aussitôt. « Qui lui a donné le verre, sans y être
autorisé ? »
TripleX se relève. Les deux dominas l’enjoignent à venir s’expliquer. Devant son manque de
conviction, elles soulèvent la partie supérieure du pilori.
Maîtresse Saylie lui indique de l’index l’encoche centrale. « Allez, pose ton cou ici ! »
TripleX se courbe et obéit à cette injonction. Les deux Dominas se saisissent chacune de l’un de
ses poignets qu’elles placent sur les encoches latérales. Elles redescendent la barre supérieure qui
emprisonne les deux mains et la tête de mon malheureux bienfaiteur, plié en deux et fesses en l’air.
Lady Saylie sort un fouet de son sac, imitée en cela par Maîtresse Thaïs. De ma cage, j’assiste à la
punition. Unies par une évidente affinité, les deux Maîtresses semblent fusionner en un avatar de la
déesse Shiva, armée de quatre bras. Deux d’entre eux manient un fouet pendant que les deux autres
utilisent leurs mains nues. Et la valse commence. Les coups s’abattent sur les cuisses de TripleX à
un rythme aussi imprévisible qu’échevelé. Il se tortille dans tous les sens dans le vain but de les
éviter. Sa peau se zèbre de fines lignes roses. Ses fesses se colorent progressivement en rouge vif,
déclenchant de petits cris et des gémissements. N’en pouvant plus, il tente de se déhancher pour
échapper à cette avalanche.
— En position, ordonne Maîtresse Saylie sur un ton qui n’admet pas de réplique.
TripleX n’a d’autre choix que de s’exposer à nouveau à la volée de coups qui reprend à un
rythme encore plus soutenu. Je vois qu’il commence à défaillir, à tel point qu’il finit par tomber à
genoux.
— En position, exige Maîtresse Thaïs.
Une nouvelle fois, TripleX adopte la posture demandée. Et la correction peut continuer. La
scène est véritablement jubilatoire. La complicité des deux Dominas est évidente tandis que TripleX
manifeste des signes de plaisir si l’on veut se donner la peine de sentir au-delà de son apparente
souffrance. Il ne tient pourtant guère plus longtemps. Il finit par s’effondrer sur le sol, ébranlant
même le pilori sur lequel il a été assujetti.
Les deux Dominas doivent juger que TripleX a suffisamment expié sa faute, car elles le libèrent,
haletant, de son humiliante posture. Pourtant, la fête n’est pas terminée.
Maîtresse Saylie se tourne vers ma prison. « À ton tour, maintenant. » Elle déverrouille la porte.
« Place-toi les mains à plat contre le mur. »
Je sors à quatre pattes, me relève, puis me mets en position. C’est la première fois que je être
fouetté et je guette avec anxiété le premier claquement qui tarde à venir. Au moment où je m’y
attends le moins, je sens la lanière cingler mes fesses, un choc léger, juste de quoi augmenter la
tension. D’autres suivent, un peu plus appuyés, avec un point plus sensible à l’extrémité. Mon
excitation monte.
Ce n’est pas la douleur qui en est la cause, mais plutôt le fait de recevoir cette
punition, nu et en public. Mais surtout, c’est ma Maîtresse qui me l’inflige. Je sais qu’elle adore ça.
Je le ressens et je suis enchanté de le lui rendre bien. D’ailleurs je me demande si elle a remarqué
que ma cage peine à contenir mon érection. Oui, Maîtresse, j’adore quand vous me fouettez nu
devant tout le monde ! Je sens bien que vous me ménagez par rapport à la correction de tout à
l’heure, que vous gardez en tête qu’il s’agit pour moi de la première fois. Et, en vérité, je regrette
que ça s’arrête si vite.
Je jette un regard étonné sur mon corps en voyant les marques produites, de petits hématomes
qui ne sont pas douloureux, même au toucher, partout où l’extrémité du fouet a cinglé ma peau.
Quelques zébrures aussi. Autant de souvenirs de vous, Maîtresse, pendant quelques jours.
Nous revenons dans la grande salle, là où se trouve le bar. J’ai le privilège de m’asseoir à côté
de Lady Saylie, son sac toujours sous ma surveillance. TripleX, installé près de Maîtresse Thaïs, a
l’air parfaitement remis
Je ne pensais pas être autant dans le vrai, tout à l’heure, quand j’imaginais le pôle danse comme
un poteau de torture. Une jeune femme y est maintenant enchaînée, entièrement nue, mains liées
au-dessus de la tête, chevilles fixées au pied de la barre. Son maître lui inflige un traitement assez
dur, à base de coups de poing avec des gants de boxe. Ils ne laissent pas de marques, mais
paraissent assez éprouvants d’après les réactions de la suppliciée.
La récréation est terminée. Maîtresse me conduit devant une sorte de meuble de forme bizarre,
en partie cage en bois, en partie prie-Dieu, en partie siège. Je ne parviens pas à en imaginer l’usage.
La surface supérieure est constituée d’un banc, capitonné en cuir vermillon, de plus en plus étroit
vers une des extrémités. Elle permet de s’asseoir de manière confortable. Une ouverture à l’autre
bout autorise un accès en dessous de cette banquette. L’espace intérieur, véritablement exigu, est
fermé par des barreaux. C’est là que Maîtresse m’ordonne d’entrer. Bouche bée, je me demande
comment on peut s’introduire là-dedans. Je réussis finalement à m’insérer dans cette souricière en
m’y faufilant à reculons et à plat ventre. Une simple chaîne en travers de la sortie m’interdit tout
espoir d’évasion avant que l’on décide de me libérer.
Ma nouvelle prison est beaucoup plus étroite. Je suis obligé de me tenir à genoux, en chien de
fusil, en appui sur les avant-bras, le visage face au sol. Ma vision est au ras du parquet. Je me sens
sardine, de la tête à la queue.
Si je ne vois plus grand-chose, je suis toujours capable d’entendre. Maîtresse ordonne à
quelqu’un de s’installer sur le banc. Le bois craque au-dessus de moi. Des doigts de pied
apparaissent, dehors, tout près de ma cage. Il me suffirait de lever un bras pour les chatouiller. Mais
n’allons pas ajouter d’autres tourments à ceux qui se préparent pour le pauvre bougre. D’ailleurs le
premier claquement retentit, suivi aussitôt d’un cri. Bien sûr, je reconnais la voix de TripleX ! Au fil
de sa nouvelle punition, ses doigts de pied exécutent une étonnante danse, juste devant mon nez.
Le spectacle, que j’imaginais limité en entrant dans cette ratière, se diversifie soudain de
manière surprenante. Thomas vient s’allonger sur le dos, à l’entrée de ma souricière. Et apparaissent
ensuite les jambes de Maîtresse Thaïs, chaussée de talons aiguilles. Mais que fait-elle ? Elle lui
marche sur les bras, le torse, l’abdomen, les cuisses. Elle effectue de nombreux allers-retours
pendant qu’il supporte, stoïque, de se faire piétiner.
L’après-midi touche à sa fin. C’est l’heure de me rhabiller. Nous nous dirigeons vers le vestiaire.
Après avoir récupéré nos affaires, nous faisons nos adieux à notre hôte, à Thomas et TripleX. En la
présence de Maîtresse Thaïs, j’ai moi-même la chance de poursuivre mon rôle de majordome auprès
de Maîtresse, jusqu’à son donjon.
Les meilleures choses ont une fin. Voici venue l’heure de se séparer. Comment vous exprimer à
quel point vous m’avez fait vivre des moments intenses, Maîtresse ! Je garderai aussi un souvenir
ému de mes autres compagnons de jeu, Thomas, TripleX et Maîtresse Thaïs dont je conserverai
longtemps sur mes papilles le goût de jus de fruits sublimé par ses soins. D’ici notre prochaine
rencontre, le temps va me paraître long, très long. Merci encore, Maîtresse Saylie, merci pour tout !