Maîtresse Saylie

L’homme  et la soumission

Voici l'Essai d'un soumis concernant l'homme et la soumission.

J’ai choisi de vous présenter mon propos sous des éclairages différents , pour essayer de faire une présentation aussi exhaustive que possible du sujet  , en espérant que chacune d’entre vous , au moins sur certains  thèmes abordés pourra y trouver une approche , j’espère , un peu intéressante  . 

J’aborderai donc ce thème sous les approches suivantes : 

L’approche comportementaliste : expliquer le fonctionnement , dans son environnement , de l’enfant et sa soumission

       2-L’approche psychanalytique : expliquer la tendance de l’homme à être 
             naturellement soumis 
       3-L’approche sociale : expliquer la soumission aujourd’hui et les raisons du         
            succès

L’ENFANT SOUMIS  

Nous allons , dans une première étape , remonter à l’enfance pour tenter de raconter  ce qui peut expliquer cette tendance dans le  tout début de la vie de l’homme enfant .

La femme représente depuis que l’être humain existe  , la grâce , le refuge , la profondeur , la douceur que l’homme recherche depuis son enfance . Et toute sa vie . il sera à la recherche permanente de l’amour d’une femme . 


La mère est la première femme de la vie des hommes . 
Un homme est porté par une femme avant sa naissance , il est mis au monde par une femme . Il est élevé aux seins d’une femme , discipliné par la main aimante d’une femme , aimé et consolé par une femme . 
Il se crée aussi un lien particulier en partie sexuel : le bébé et même le petit garçon a son pénis nettoyé et touché par une autorité féminine .  Tout cela semble très naturel et très sain . 
Mais tout cela commence aussi à développer  des désirs dociles chez le garçon . 

La mère , femme , pourvoit à son bien-être dans les premiers instants de son existence .Elle constitue un immense symbole de sa vie . Mais , en même temps , elle développe chez le garçon un  complexe d’infériorité .  

Car l’enfant est face à ce que j’appellerais un  « océan » féminin de tendresse et d’amour , une vague qui le submerge et il se sent démuni face à cela   . La femme lui apparaît comme certainement supérieure , mais  dangereuse car elle détient le «  pouvoir affectif »  .
Pouvoir qui peut être retiré ou maintenu selon l’éducation et le bon vouloir de la mère . Et c’est à l’angoisse qui nait . 

Domination Anglaise Badines

Que va faire l’enfant ?

Si la maman est doté d’un amour inconditionnel , l’enfant se sentira protégé , entouré et il grandira en ayant confiance aux femmes et en lui-même .

Par contre , si la maman est complexe ou névrosée , l’enfant  se soumettra aux exigences maternelles ( être un bon garçon , être sage , jouer l’enfant parfait  qui obéit ) pour conserver l’amour et la tendresse . Il fera ce que sa mère lui demande , il obéira même si ce qui lui est demandé ne lui fait pas plaisir ( nous reviendrons sur ce concept plus tard  que l’on appelle «  la satisfaction négative » dont parle le psychanalyste Eric Berne dans les années 50 ) . 
Un exemple pour illustrer : l’enfant considère  qu’il vaut mieux  des fessées de sa mère , qu’il vaut mieux des punitions de sa mère , que le silence ou l’éloignement car , au moins , c’est un moment où elle s’occupe de lui , où elle s’intéresse à lui , là au moins il se sent   intéressant . Sinon , c’est la peur de mourir , car il sait qu’il est démuni  pour survivre . La mère  a , au moins , dans ces moments , de l’attention pour lui . c’est le début de l’apprentissage du plaisir  de la soumission et même du masochisme .
L’enfant grandira dans l’idée qu’il faut  se soumettre à l’autorité et qu’il peut en tirer de la satisfaction 

Et le père ? 

Le père , puissant et magnifique pour le garçon , exemple de l’autorité . Si la chaine de l’éducation s’est bien construite , le père sera emprunt de sagesse  et de compréhension . Il expliquera à l’enfant les règles , les codes , les lois .
Il reconnaitra les capacités de son enfant et lui donnera confiance en lui . 
Mais , si le père est rigide ou dictatorial , l’enfant grandira dans un sentiment constant d’échec , . L’impression d’être un sous-homme le poursuivra durant tout l’âge adulte et se sentira inférieur à tous , hommes et femmes , Typiquement , c’est l’homme adulte qui dit «  je suis nul «  ou «  je ne vaux rien «  ou je n’y arriverai jamais « 

Le manque de la mère crée une privation affective , le manque du père crée le manque de repères . 

Face à une femme , l’homme adulte revivra donc sa relation avec sa mère ,  se sentira toujours soumis à des conditions rigides et exigera de lui le meilleur qu’il ne pourra jamais atteindre et ceci de façon totalement inconsciente .Il restera l’enfant qu’il était , tout en refoulant cette partie fragile de lui . Partagé entre l’amour et la colère , l’angoisse sera finalement son pain quotidien .Angoisse qu’il essaiera d’apaiser à travers un style de vie inapproprié , en se manifestant par des signes extérieurs de richesse , en devenant au travail un chef , patron , directeur au  pouvoir absolu dans la compensation permanente et excessive , voire un dictateur comme dans tant de pays du monde .

 

Maitresse Saylie Domination Anglaise

On comprend mieux alors pourquoi les hommes désirent , tous plus ou moins , et de façon différente , se soumettre aux femmes. C’est un des fantasmes les plus courants des hommes. Il y a une chose dans le mâle qui le pousse à ces désirs ( nous le verrons dans un instant dans l’approche psychanalytique )  Les hommes développent ce désir , ce besoin de soumission aux femmes dans leur enfance sous l’égide de l’autorité féminine .
La soumission , pour un homme , c’est ne plus être «  responsable » , ne plus avoir ce risque énorme de culpabilité s’ils ne sont pas à la hauteur des espérances de leurs partenaires . C’est s’en remettre tout entier à l’autre , au bon vouloir de l’autre dans une sorte de nostalgie régressive qui procure un sentiment de sécurité , où l’on se sent guidé , tenu , pris en charge 

Nous sommes finalement dans ce que l’on appelle en psychanalyse la répétition . 
Durant notre vie , nous continuons à nous comporter comme lorsque nous étions petits et démunis. 

 

APPROCHE PSYCHANALYTIQUE 

Dans cette approche psychanalytique , je vais d’abord donner quelques définitions pour que l’on soit sûr de bien se comprendre 

Le masochisme :
 Au départ, le masochisme est  défini comme une perversion dans laquelle le plaisir est lié à la douleur, et à l’humiliation, puis il a été retrouvé dans les névroses . Il est  reconnu comme fondamental de l’humain

Le complexe d’oedipe  ( qui intervient dans ce qu’on appelle la phase phallique  entre 3 et 5 ans  )
Il se traduit par le désir de la mort du père  qui est le personnage du même sexe et désir sexuel pour le personnage du sexe opposé, c’est à dire la mère 
Dit autrement , le complexe d’Oedipe est un ensemble organisé (et structurant) de désirs amoureux et hostiles que l’enfant éprouve , en même temps , à l’égard de ses parents. Sous sa forme dite positive, le complexe se présente comme dans l’histoire d’Oedipe: désir de la mort de ce rival qu’est le personnage du même sexe et désir sexuel pour le personnage du sexe opposé. 

La peur de la castration :
           Au moment du complexe d’Œdipe  , l’enfant  désire sa mère  car il découvre son corps et qu’il a un pénis  et , pour cela , veut tuer le père mais a très peur d’être castré par lui pour l’empêcher d’assouvir son désir 

La libido :
C’est le désir sexuel , l’énergie sexuelle issue de l’énergie sexuelle 

Evidemment , lorsque nous parlons de masochisme , Freud n’est pas loin . 


 Sa théorie  a été finalement   la primauté d’un masochisme primaire avec l’introduction de la notion de la pulsion de mort 
En un premier stade, toute la pulsion de mort est tournée contre l’enfant lui-même, La libido va dériver sur le monde extérieur une grande partie de la pulsion de mort : « Une partie de cette pulsion est mise directement au service de la pulsion sexuelle où son rôle est important. C’est là le sadisme proprement dit. Une autre partie n’accompagne pas ce détournement vers l’extérieur, elle reste dans l’organisme où elle est liée  à l’aide de l’excitation sexuelle dont elle s’accompagne . C’est là le masochisme originaire, érogène » .

La pulsion de mort s’associant à la libido se scinde donc en sadisme vers l’extérieur et en masochisme érogène vers l’enfant .

Dominatrice à paris

Pour S. Nacht, psychnalyste  français de la 1ère moitié du 20ème siècle « le masochisme est un état  de névrose caractérisé par la recherche de la souffrance »  qu’elle soit   corporelle et/ou morale. Pour lui ,  le masochisme est une réaction d’autodéfense qui vise à éviter le danger de castration ( pendant la péridoe Oedipienne ) en consentant à un sacrifice partiel pour sauver le reste. 
Il s’agit d’un « marché de dupe » dans la mesure où les souffrances et sacrifices que s’inflige le masochiste sont bien réels alors que le danger relève  purement du fantasme. En fait, il s’agit d’un « bénéfice on va dire maladif  » qui développe deux mécanismes  : l’érotisation de la souffrance et l’autopunition que le masochiste  utilise comme moyen destiné à neutraliser le « complexe de culpabilité », l’ensemble permettant, à ce prix, au moins une satisfaction qui autrement est interdite ( coucher avec la mère ) 
La perversion masochiste repose sur la fixation et la régression à des phases antérieures de l’évolution sexuelle de l’enfant   ( donc avant la phase phallique ) caractérisées par la passivité et le besoin de soumission et de dépendance.(  Ce que j’évoquai dans le début de mon discours du lien entre la mere et l’enfant dans les stades oral ou anal ) . La passivité subit un renforcement quand l’agressivité liée aux manifestations sexuelles actives a été refoulée et retournée contre l’enfant . Ce processus a lieu quand le renoncement de désir sexuel à la mère  ne peut être surmonté pour des raisons  d’ambiance familiale  ou de caractère des parents, quand l’enfant est trop frustré en tendresse.. Sur ce fond de passivité, l’agressivité  est retournée contre l’enfant  et se donne libre cours sous forme de masochisme. Les châtiments corporels des parents érotisés peuvent accentuer cette orientation, s’associer aux réactions de culpabilité et maintenir  la substitution de la souffrance au plaisir.

La souffrance est donc recherchée  sciemment pour obtenir des satisfactions érotiques. Elle diffère du masochiste moral  qui ignore les raisons de son comportement. Si l’homme pervers masochiste recherche la souffrance, il s’agit rarement de douleur pure : celle- ci accompagne, complète ou achève une mise en scène plus ou moins complexe qui place le sujet dans une situation particulière vis-à-vis de sa Dominatrice   , attitude faite de subordination, de dépendance et d’humiliation. Quels que soient les moyens utilisés par le pervers masochiste , la douleur ne doit pas dépasser une certaine intensité et celui-ci recherche surtout un état d’attitude craintive, de peur de la souffrance prodiguée par une partenaire porteur porteuse « d’attributs virils » (bottes, fouets, ustensiles divers). Il s’agit ainsi de répéter une scène de soumission infantile et passive par rapport à la Dominatrice  
Le masochiste retrouve ainsi l’image de la femme toute-puissante, la « mère phallique » devant laquelle il se situe passivement.

Je vais revenir un peu sur le stade phallique et le complexe d’Œdipe qui me permettra de présenter les choses autrement et peut-être de façon plus simple et plus facile à comprendre , et surtout parce que cela aide à comprendre pourquoi les soumis viennent voir des Maitresses qui sont des femmes .

Si vers trois ans sont apparues chez lui des sensations de plaisir liées au pénis, l’enfant prend soudain conscience des relations sexuelles susceptibles de les provoquer. Il assimile ces relations à ce qu’il imagine se passer entre le père et la mère. 
Il reste attaché à son premier Objet d’amour, la mere  . Il veut la séduire. Il rencontre par là-même la rivalité de son père, qui de modèle devient rival. De cette rivalité surgit la menace fantasmée et angoissante de castration. 
Hostilité aussi envers la mère qui lui a demandé beaucoup  contre peu en échange, estime t’il. Rivalité envers le père, jalousie de sa puissance, de ses droits. Il y mêle l’amour, l’attachement: cette affection plus la crainte de la castration fait qu’ il a des phases durant lesquelles il séduit le père et rejette la mère . Être en bons termes avec le père atténue indéniablement la peur de castration. 
S’il veut échapper à cette situation, l’enfant doit renoncer à la satisfaction sexuelle avec sa mère. Il renonce ainsi à son désir: c’est une castration symbolique. Son désir véritable va être repoussé dans l’inconscient (refoulement originaire). . Cet interdit va libérer l’enfant, car désormais séparé de la mère, il pourra disposer de lui-même. 

 Le garçon sort du complexe d’Oedipe du fait de la menace de castration. C’est l’identification au père qui permettra au garçon de sortir de l’Oedipe . Il va ainsi s’orienter vers l’avenir et s’engager dans la quête d’objets affectifs , c’est à dire de femmes ) de plus en plus éloignés du cercle familial et de l’objet initial , c’est à dire de la mère 

Par l’interdit, l’enfant entre dans la culture. Il s’incère dans une structure familiale. Il ne peut y avoir coïncidence entre les liens d’alliance et de parenté. Cette loi de limitation préserve la famille,  oblige l’individu à aller chercher ailleurs ses relations. C’est l’ouverture du clan. L’enfant vit, au moment de l’Oedipe, une puberté psychologique fondamentale pour la conservation de l’ordre culturel. Il passe d’une histoire individuelle à une histoire collective, car il connaît sa juste position dans la société, ses droits et ses limites.

On comprend bien alors qu’un enfant qui n’a pas réussi à sortir de l’Oedipe , n’aura donc pas réussi cet indentification au père  ni cet éloignement de la mère , lui rendra très difficile d’aller chercher une femme hors du cercle familial et conservera une attitude de passivité, de soumission et d’abandon à la mère, comme le masochiste le sera vis-à-vis de son objet sexuel féminin c’est à dire une dominatrice , qu’elle soit sa compagne , sa femme , ou une Maitresse . Il connaitra , en outre , et le plus souvent des difficultés d’ordre social puisqu’il s’insère moins facilement dans une histoire collective .

Mais une question subsiste : pourquoi est-ce à une femme que seront demandées les satisfactions masochistes  lorsque l’enfant deviendra adulte ? Si, par rapport au danger de castration, l’attitude passive, féminine et masochiste peut paraître avantageuse devant le père , pourquoi changer d’objet ?
 Il faut rappeler que les  mouvements œdipiens de l’enfance d’un parent à l’autre. varient beaucoup . En fait, dans la nouvelle orientation vers la mère (son substitut féminin), le sujet reste protégé de la castration en gardant une attitude féminine-passive 
 En cas de difficultés dans l’issue de l’œdipe, c’est toujours vers sa mère que revient l’enfant car c’est elle qui est la plus à même de dispenser des satisfactions libidinales.. Les perversions sont des manifestations de la sexualité infantile par développement excessif d’une  fixation à une phase prégénitale avant la phase phallique . L’enfant , dans ces phases antérieures  ( orale et anale )  , je le rappelle ,  se trouve en effet dans une attitude de passivité, de soumission et d’abandon à la mère, comme le masochiste le sera vis-à-vis de son objet sexuel feminine c’est à dire sa Dominatrice .